Inès Achin

Inès Achin

Emotion - Mouton - EEG - Ethologie

Coordonnées

INRAE Centre Val de Loire, UMR 85 Physiologie de la Reproduction et des Comportements 
CNRS-UMR 7247 - Université de Tours
F-37380 NOUZILLY FRANCE 
Tel:(33) 02 47 42 78 53

Projet de thèse

Intitulé de la thèse : Capacité des animaux à percevoir et reconnaitre la valence des émotions de leurs congénères. Importance des indices sensoriels.

Dirigée par : Elodie CHAILLOU

Résumé de thèse :

Plusieurs études ont mis en évidence la capacité des ruminants d’élevage à discriminer des expressions émotionnelles faciales, à réagir à des indices olfactifs d’animaux stressés ou à adapter leurs comportements à l’état psychologique de leurs congénères. Ces différents résultats suggèrent l’existence d’une communication qui pourrait être le socle de la contagion émotionnelle. La question de la contagion émotionnelle chez les animaux non humains est encore récente et revêt un caractère important dans la cohésion et la communication au sein des groupes sociaux. Souvent illustrée par la propagation du bâillement d’un individu à l’autre, la contagion émotionnelle nécessite différents processus cognitifs : l’expression émotionnelle perceptible par un individu, la perception et la reconnaissance de cette émotion par un tiers, l’induction d’une réponse émotionnelle similaire chez ce tiers.

En nous appuyant sur ce concept, nous proposons (1) d’identifier des indices sensoriels exprimés par les congénères aux états émotionnels contrastés pour définir les stimuli sensoriels ; (2) de soumettre des individus à ces stimuli sensoriels ; (3) d’évaluer les réponses émotionnelles exprimées par les individus exposés aux stimuli sensoriels. Pour cette première étape, nous travaillerons avec des indices olfactifs (urines, laine), auditifs (enregistrements de vocalises) et/ou visuels (photographies ou vidéos de congénères) issus de situations à valences émotionnelles fortes et contrastées(distribution de l’aliment, tonte, abattoir...).

Le caractère grégaire de l’ovin en fait une espèce sensible au social buffering. Ce phénomène se traduit par le fait que la présence de congénères peut réduire, voire supprimer, l’impact d’évènements à valence émotionnelle négative. Cet effet apaisant peut être modulé par le lien d’attachement, le degré d’affinité entre les individus semblant être important. Pour étudier ce phénomène, nous proposons d’évaluer l’impact du groupe social sur les réponses émotionnelles exprimées par les individus exposés aux stimuli sensoriels qui auront été identifiés comme les plus saillants lors de la précédente étape.

Les réactions émotionnelles seront évaluées par l’étude des réponses comportementales et endocriniennes.

De plus, pour déterminer le niveau de traitement cognitif et explorer les différentes formes de conscience des individus, il est pertinent de considérer les réponses comportementales associées à des indicateurs physiologiques et neurobiologiques. Pour ces derniers, nous développerons l’électroencéphalographie (EEG) non invasive, qui apparait l’approche la plus adaptable et la plus pertinente pour évaluer l’activité cérébrale dans des états de bien-être.

Date de modification : 02 août 2023 | Date de création : 05 décembre 2022 | Rédaction : Céline Parias